“Falâ tardhâ bi-ghayri-Llahi hibban” par Cheikh Ahmad Al-Alawi

Assalamu Aleykum,

En ce jour saint du vendredi, nous souhaitons continuer sur notre lancée de dhikr hebdomadaire en partageant un poème du cheikh Ahmad al-Alâwî (1869-1934). Il s’agit d’un maître spirituel qui a fondé sa confrérie à Mostaganem, sa ville natale en Algérie. Grand philosophe et poète de la tradition islamique, il est également nommé « Mujaddid al-tassawuf », ou révivificateur de la Voie soufie. Son influence s’est répandue dans le monde entier, éclairant de se lumière spirituelle à la fois des savants orientaux et occidentaux. Ce poème, nommé « Falâ tardhâ bi-ghayri-Llahi hibban » ou « A nul autre qu'Allah n'accorde ton Amour », a été traduit depuis l’arabe par Abu Bakr Sirajuddin (Martin Lings) :

“A nul autre qu'Allah, n'accorde ton Amour,

Hors de Lui, toutes choses ne sont que pur mirage.

Si tu peux recevoir quelque conseil, voici le nôtre.

Toujours en leur Bien-Aimé sont absorbés les Gens du Souvenir,

Car nul n'a la vie hormis ceux qui sont proches de lui.

De la vérité, aucun voile ne les sépare.

Que sont alors pour eux les grâces du paradis?

La passion a fait fondre les serviteurs de Dieu ; ils ont bu,

Et boivent encore, son vin dans l'éternité conservé,

Breuvage qui les a ravis à eux-mêmes.

Puisses-tu seulement prendre à leur coupe une gorgée!

Ce serait un moyen de t'approcher de nous.

Le bon serviteur est celui qui répond : " je suis à Ton service " à cet appel de Dieu que nous lui adressons.

Toi, si tu cherches Dieu, sois notre compagnon :

Tu peux être certain qu'il n'est pas d'autre voie.”

L’amour envers Dieu est ici le thème central que le cheikh développe. Le développement spirituel tend à enrichir ce lien amoureux vertical entre le disciple musulman et son seigneur. Dès lors qu’une chose s’en éloigne, alors elle ne devient que « pur mirage ». Néanmoins, ces vers ne réfutent pas l’amour entre les hommes, et l’amour pour la création de Dieu, bien au contraire. Ils viennent rappeler l’origine de ce dernier, qui n’est que la conséquence des liens verticaux entre l’homme et son créateur. Dès lors que l’on aime une chose non plus en tant que création de Dieu, mais en tant qu’entité propre et indépendante, nous plongeons alors dans l’illusion, le mirage, et donc le mensonge.

Que la paix soit sur vous !

Précédent
Précédent

Thème : La pratique du Dhikr

Suivant
Suivant

Thème : L’égo